Tito :

l’homme des siffle-vents
Tito Labadie | Côte Landes Nature TourismeTito Labadie, expert de son territoire, partage son temps entre la batellerie du Courant d'Huchet et ses missions pour l'ONF
©Yohan ESPIAUBE

Il y a ceux qui découvrent les Landes pour la première fois et s’émerveillent.

Ceux qui y reviennent car ils ont succombé aux charmes de ce territoire unique.

Ceux qui y sont nés, qui l’ont viscéralement attaché au cœur, aux tripes.

Et Christophe Labadie, dit « Tito », est de ceux-là…

Tito Labadie | Côte Landes Nature TourismeTito Labadie, expert de son territoire, partage son temps entre la batellerie du Courant d'Huchet et ses missions pour l'ONF
©Yohan ESPIAUBE

Portrait d'un expert de la nature

Né d’une génération de pêcheurs sur le lac de Léon, fils d’André Labadie dit « Dédé », pêcheur, batelier et l’un des initiateurs du classement de la Réserve Naturelle du Courant d’Huchet, Tito a grandi sur l’eau.

Pêchant dès son plus jeune âge sur le lac et le courant, avant de devenir le plus jeune batelier, c’est un passionné de son pays, expert de sa nature et de son histoire, et il partage son temps aujourd’hui entre la batellerie et ses missions pour l’ONF.

On l’a parfois un peu oublié, mais...

Bien longtemps avant qu’il ne devienne un joyau touristique, le Courant d’Huchet et le lac de Léon furent d’abord une ressource qui faisait vivre des familles entières de pêcheurs, fournissant en poissons toute la région !

De son père et de son grand-père, Tito a hérité de ce respect et cet amour du lac, du courant et la connaissance pointue du milieu naturel…

Depuis qu’il pilotait sa galupe alors qu’il était haut comme trois pignes de pin jusqu’à aujourd’hui, toutes les activités qu’il a pratiquées ont toutes été intimement liées avec la nature.

S’il a mis en pause pendant un moment son activité au sein des Bateliers de la Réserve du Courant d’Huchet, après 22 ans passés derrière les avirons à guider des visiteurs dans les méandres de cette petite Amazonie ; sa passion pour le partage et pour le courant et ses trésors naturels l’ont bien évidemment ramené sur l’eau.

Il a aujourd’hui repris la perche et poussant sa galupe sous la forêt tunnel, il fait découvrir aux visiteurs non seulement la richesse de la réserve, de la nature landaise mais aussi l’histoire de la batellerie du lac de Léon… sa propre histoire.

Tito, à la force des bras ou en gardien d’un savoir transmis par les anciens, est un passeur.

Pendant la saison " basse "

Durant l’hiver, quand l’activité sur le lac et le courant est en pause, Tito devient l’homme des siffle-vents.

Il entretient la dune et la préserve pour qu’elle conserve son action de protection des terres. Un travail harassant, perpétuel qui reste en harmonie avec la nature.
Les siffles-vents ce sont ces échancrures, ces déchirures dans les dunes. Des failles créées dans le sable souvent par le passage des usagers des plages qui n’ont pas conscience des conséquences de leur piétinement

En écrasant les oyats destinés à fixer le sable et déstabilisant la dune, les promeneurs créent la première blessure dans ces remparts édifiés par l’homme pour protéger les villages de l’envahissement des sables. Ces passages qui se forment dans la dune sont les « siffle-vents »…

En s’engouffrant dans ce petit canyon, le vent emporte des quantités phénoménales de sable et, si rien n’est fait, la dune entière se déplace vers l’intérieur des terres.

L’une des missions de Tito pour l’ONF est de lutter contre ces siffle-vents.

Il dispose pour cela uniquement de moyens naturels qui doivent être installées manuellement : couverture de branchages de pins pour piéger le sable, branches de genêts pour protéger le haut des dunes, pose de ganivelles pour couper le vent et forcer la dépose du sable à l’arrière de celles-ci, plantation d’oyats
Les armes de lutte contre l’avancée des dunes semblent dérisoires, elles sont pourtant efficaces si on les honore en respectant les passages indiqués et évitant d’utiliser les branches de pin protectrices pour un feu de camp improvisé sur la plage ! … oui, ça c’est déjà vu….

À la force des bras, accroché à la dune seul face à l’océan, c’est un travail titanesque qu’accompli Tito chaque jour. Un travail harassant et sans cesse renouvelé, mais un travail capital qui, à chaque branche couchée sur la dune ou à chaque genêt planté dans le sable, protège un peu plus le milieu naturel unique de notre territoire.

Transmettre et protéger… bien plus que des mots pour Tito, une mission mise en œuvre concrètement, quotidiennement, sur l’eau comme sur le sable.

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